Cyrille Eltchaninoff

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Cyrille Eltchaninoff est une figure marquante de l'ACER et de l'émigration russe parisienne en général au cours du XXème siècle.

Né à Nice en 1923, il est mort à Paris en 2001.Il suit les cours de l'ITO qu'il termine en 1946 et où il enseigne la philosophie et l'apologétique depuis 1952. Il devient secrétaire de la section de jeunesse de l'ACER depuis 1952. Il anime la section de jeunesse en établissant les "sbors" du dimanche après-midi et anime las camps de Saint Théoffrey. Il fut l'animateur et l'initiateur de nombreux commencements au sein de l'ACER. Il inventa les camps d'hiver et de Pâques ainsi que les sorties théâtrales et les balades sur les quais de la Seine, un soir de printemps. Sous son impulsion naissent plusieurs “journaux” destinés à la jeunesse. Pour les plus jeunes c’est d'abord “Klioutch” (la clef), puis pour les adolescents “La revue du Lycéen orthodoxe “ qui deviendra “Jeunesse Orthodoxe". Il est aussi simultanément le secrétaire général de l’ACER au niveau international. Il anime le “religioznyi kroujok” (cercle religieux) chez lui le samedi soir avec tout un groupe de jeunes. Il connaissait bien le français mais, bien que né en France en 1923, à Nice où son père était prêtre, il le parlait avec un accent russe sensible. Il a fondé assez tard une famille avec sa charmante épouse Sonia (née Bourda) qu'il avait rencontrée au sein de l'ACER avec laquelle il aura sept enfants (Katia, Alexandre, Lena Liza, Natacha, Micha, Anna) C’était un homme d'action entièrement dévoué au Mouvement, à l’Église et à la Russie. C'est lui le fondateur, l’inventeur du “service d'aide aux croyants de l’URSS” qu'il créa en 1961 après son retour de l'exposition française à Moscou où, comme beaucoup de russes de l'émigration, il servait comme interprète et animateur de la section de philosophie de exposition. C'est là qu'il découvrit la soif spirituelle de l'intelligentsia soviétique et décida d'y remédier en faisant parvenir là-bas des livres. Il collectait des fonds en racontant d'abord son voyage puis en lisant les lettres très émouvantes de remerciement des personnes recevant les livres là-bas. Il n'était évidemment pas question d’envoyer les livres par la poste : Kirill disposait de tout un réseau de correspondants tout autour de l'URSS formé de diplomates, de routiers, de touristes qui se chargeaient de faire entrer ces livres en URSS.

Homme d'une idée, totalement dévoué à cette idée, il marquera profondément les jeunes de l'ACER. Pour lui, tout repose sur le dévouement de la personne responsable.

Professeur d'histoire de la philosophie russe à Saint Serge, il enseigna pour gagner sa vie dans diverses institutions privées, comme le collège Sainte Barbe. Il avait un talent et beaucoup de charme pour motiver les jeunes et les attacher à un service. L'aide aux croyants a ainsi été souvent animée par des jeunes (filles) recrutés par Kirill aux “Langues Orientales” où il donnait aussi un enseignement.

Complètement impliqué dans le Mouvement il partage ses indignations notamment au sujet de la multiplicité des juridictions orthodoxes sur un même territoire ce qui est absolument contraire aux canons de l’Église. Il s'investit avec Olivier Clément et le Père Cyrille Argenti dans la création du Comité de Coordination de la jeunesse orthodoxe en France, où il amènera le jeune Serge Arjakovsky premier représentant de l'ACER au sein du Comité. C’est ce comité qui donnera plus tard naissance à la Fraternité Orthodoxe en Europe Occidentale.

Kirill n'aimait pas trop écrire. Son œuvre écrite est très limitée. Le plus souvent, il s'agit de textes pour expliquer ce qu'est l'ACER ou pour raconter la situation en URSS.

 

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