Avant de relater les heures que viennent de vivre nos chères têtes blondes, faisons un petit détour par le pôle cuisine-plonge-économat.

Avant l’arrivée de l’inénarrable Alain Fontaine, qui depuis plusieurs décennies n’est toujours pas parvenu à nous lasser de ses petits plats, c’est Mireille Ganem qui a assuré l’intérim aux fourneaux, avec un certain talent, il faut le reconnaître. S’adapter au rythme du camp pour nourrir 200 personnes n’est pas chose aisée et elle a relevé le défi avec brio, grâce notamment à un trio d’aides-cuistots aussi intègres que facétieux, Augustin Chatain, Maxime Daniélou et André Rakovitch, qu’on appelle Dédé la Louche dans le milieu. Penchés dans les grands éviers en inox, en train de frotter des plats à gratin ou des marmites de kacha séchée, on trouve Constantin Von Rosenschild et Gaëtan Westphal qui se coltinent le boulot ingrat avec le sourire. Et enfin, aux manettes, c’est un duo de néophytes, Élisabeth Cheneau et Marie-Cécile Chvabo, qui ont la lourde responsabilité de gérer l’économat, c’est-à-dire la gestion de tout l’alimentaire.

Voilà un peu ce qui se passe dans les coulisses. Mais comment s’est déroulé ce premier week-end à La Servagère ?

Vendredi, les enfants sont rentrés de balade les yeux pétillants, avec déjà quelques beaux souvenirs dans leurs besaces. Une soirée calme pour les plus petits, et un peu moins calme pour les aînés qui se sont retrouvés dans le célèbre « club de la droujina » (qui a donné son nom, КЛУБ , a une marque de streetwear très en vogue chez les jeunes) pour la « vetcherinka » (soirée dansante) du vendredi soir dans une ambiance folle, à faire pâlir les plus grands clubs de la côte !

Samedi, retour à une réalité plus vertueuse avec la préparation de la liturgie. Les petites filles du vasmoï (8ème groupe) et du chestoï (6ème groupe) ont confectionné les prosphores pour le lendemain, tandis que les sedmoï (7ème groupe) et les piervi (1er groupe) se sont succédés à l’église pour la nettoyer et la décorer, sous l’œil curieux du menuisier en train d’installer un nouvel iconostase digne de ce nom. Puis dans la journée, le prêtre a reçu les enfants qui souhaitaient se confesser, pendant que les autres remplissaient des dyptiques sous le tilleul en écoutant les explications du catéchète. Enfin, après le thé, tout le monde s’est réuni au drapeau en uniforme pour descendre les couleurs, avant de se rendre à l’église dans le calme pour les vigiles.

Le lendemain, l’office a commencé par la proscomidie. Une vingtaine d‘enfants ont choisi de se réveiller avant l’heure pour y assister. Puis tous les autres enfants sont arrivés, en uniforme, pour célébrer la liturgie.

L’évangile de ce dimanche, extrait de l’Évangile selon Matthieu invitant à ne pas céder au matérialisme, a été mise en valeur par une homélie très remarquée de Père Jean. Où mieux qu’au camp peut-on expérimenter ensemble le détachement par rapport aux choses matérielles qui envahissent notre quotidien, afin de mieux se retrouver autour de notre spiritualité ? C’est  le principe même de l’ « écclesialisation de la vie », créée et prônée par les fondateurs de notre mouvement. 

À la sortie de l’église, tout le monde s’est retrouvé devant la matchta (le drapeau) pour remonter les couleurs et entamer ensemble cette belle première journée de fête du camp.

Un peu plus tard, après avoir très soigneusement plié et rangé leurs uniformes et foulards dans leurs valise, afin d’être bien sûrs de les retrouver la semaine suivante, tous les enfants ont couru vers la palianka (actuel terrain de foot) pour danser sous un soleil qui ne rechigne toujours pas à se montrer. S’en sont suivis les matchs de basket féminin et de foot masculin opposant la droujina (enfants) en bleu, aux adultes en blanc. Ces derniers n’ont laissé aucune chance aux p’tits bleus qui partaient pourtant favoris. (En ce 10 juillet 2016, était-ce un présage de ce qui attendait les Bleus au stade de France ?) Fort heureusement, l’esprit sportif était bien présent sur les deux terrains, et tout le monde s’est retrouvé dans une ambiance très festive autour de l’immanquable apéro chantant du dimanche.

Après une bonne sieste, un grand jeu a été organisé par ce que d’aucuns appellent « la smala d’Igor ». Arrêtons-nous un moment sur cette particularité de ce camp. Comme chacun sait, tous les adultes, animateurs et personnels qui œuvrent pour la bonne marche du camp, sont bénévoles. Et pourtant, ça se bouscule au portillon ! Fort d’un succès improbable, la direction reçoit plus de candidatures qu’il n’en faut, si bien qu’il a été décidé cette année, pour ne léser personne, d’accueillir en plus de l’équipe pédagogique, une troupe (appelons cela une troupe) de jeunes adultes motivés afin, d’une part d’être formés spécifiquement à la fonction de rouko, mais aussi de participer à divers chantiers, et bien entendu, de contribuer aux animations du camp. Le tout sous la houlette d’un chef du camp retraité et déjà en mal de transmission, j’ai nommé Igor Sollogoub. Non content de bâtir des escaliers pour accéder aux plates-formes, ils ont en plus préparé un grand jeu qui a fait un véritable tabac.

Après le thé, une autre partie de la « smala » a accueilli les plus petits dans le grenier de la maison, aménagé spécialement pour une belle veillée, pendant que les plus grands installaient une fan-zone inédite sur le terrain de basket afin de retransmettre la finale de l’Euro. Pour les nostalgiques, qui ont eu la chance d’être au même endroit, il y a déjà 18 ans, il y a 10 ans également, pour des évènements similaires, rappelez-vous cet engouement, cette folie, cette chaleur, cette solidarité presque absurde autour de onze bonhommes qui pourchassent un ballon... Tous les moyens techniques ont été déployés pour mettre cette soirée en place, et elle figure d’ores et déjà dans les annales ! Bien entendu, tout a aussi été préparé pour accueillir les irréductibles qui osent affirmer leur désintérêt pour le ballon rond (projection d’un film dans le grenier, activité de travaux manuels…). Et si la défaite de l’équipe de France a déçu le plus grand nombre, elle a au moins permis au camp de se coucher dans le calme. On se console comme on peut…

Lundi, retour à la normale pour une journée dite type. Petite entorse à la routine avec un exercice d’alarme incendie, autrement, les activités par groupe ont ponctué toute la journée. La grisaille, elle, a finalement repris le dessus, présageant une nuit d’orages, et obligeant la direction à repousser le départ de l’excursion de deux jours à mercredi. Pour finir, un grand thé dansant a été organisé pour célébrer de multiples anniversaires. Difficile de se départir de l’esprit de fête après un dimanche aussi dingue !

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