Les dernières nouvelles du camp datent du vendredi 15 juillet. Nous sommes aujourd’hui le 22 juillet. 1 semaine s’est déroulée. Le rédacteur des premières chroniques a quitté sa chaise, son ordinateur et a fait sa valise pour rejoindre nos enfants à la Servagère. Le nouveau rédacteur, qui écrit ces lignes, vient juste de faire le chemin inverse. Il y a encore deux jours il prenait son petit-déjeuner sous le tilleul devant l’Église, entourés de 130 enfants et papotait avec les quelques 40 adultes qui forment l’équipe pédagogique et technique. Le voilà désormais seul, assis sur sa chaise, devant son ordinateur, sa valise à peine déballée trônant au milieu de son salon et bien obligé d’aller lancer 2 ou 3 machines pour se refaire une garde-robe. Revenir du camp est toujours une expérience particulière, comme celle de revenir d’un long voyage à l’étranger. On se sent flotter entre deux mondes. Pas complétement redescendu de la montagne. Toujours un peu là-bas, pas totalement présent à ce que l’on fait. Déstabilisé de ne plus avoir la journée rythmée par le son du clairon et obligé de regarder l’heure sur son portable. Aussi, on se sent un brin ridicule quand à la boulangerie il faut payer sa baguette et que l’on se rend compte que l’on n’a pas un poil de monnaie, ni même sa carte bleue sur soi, même pas ses papiers d’identité. Après deux semaines de solidarité, d’entraide, de gratuité et de bonne humeur le retour dans le monde « normal » reste une expérience étrange. En vivant quelques jours à la Servagère c’est l’esprit d’enfance, si cher au Christ, que l’on restaure en nous et comme le dit le poète « nous voici, imbécile, ignorant, Homme nouveau devant les choses inconnues ».

Mais ces considérations métaphysiques ne nous avancent pas sur notre sujet, elles nous en éloignent il faut bien l’admettre.

Revenons donc à notre vendredi 15 juillet. À cette époque le froid et la grisaille connaissaient leurs dernières heures de gloire à la Servagère. Le soleil et la chaleur, (parés de mille feux), étaient prêts à jouer leur rôle pour une semaine entière. Il faut le dire, nous sortons d’une grande semaine de beau temps à la Servagère. Mgr Jean de Charioupolis, nommé quelques mois plus tôt archevêque des Églises russes en Europe Occidentale, était l’invité de marque du camp pour ce week-end de fête. Il arriva le vendredi à 18 heures, accueilli par tout le camp dans l’Église au chant d’ « Il est digne en Vérité », comme le veut la tradition. Durant son séjour, Mgr Jean put s’entretenir avec plusieurs groupes d’enfants. Ce fut le cas dès ce premier soir où il discuta avec les ainés du rôle de l’évêque dans l’Église. La journée du samedi fut, comme d’habitude, consacrée à la préparation de la liturgie (confection des prosphores, confessions, répétition de chant liturgique, rédaction des dyptiques).

Mais ce 16 juillet 2016 n’était pas un samedi comme les autres puisque c’était le jour de la consécration de notre église. Pour cette occasion de très nombreux invités étaient attendus pour le week-end. Une soixantaine de personnes se sont joints à la vie du camp. Les festivités ont commencé par un thé pris en commun devant l’économat. Puis campeurs et visiteurs se sont retrouvés à l’église pour écouter trois conférences. Tout d’abord, Mgr Jean et Lydia d’Aloisio-Obolensky ont rappelé la vie et les faits des deux saints patrons de notre église : Sainte Marie de Paris et Saint Wladimir de Kiev. Puis Mgr Jean a expliqué avec des mots simples en quoi allait consister l’office célébré quelques minutes plus tard.

Enfin Alexandre Victoroff, grand maitre d’œuvre du chantier de rénovation de l’église a remercié tout ceux qui ont aidé à cette belle œuvre : donateurs, bénévoles, entreprises et artisans ayant travaillés pour la rénovation, iconographes, mosaïste…

Puis vint le temps de la consécration en elle-même présidée par Mgr Jean entouré des pères Jean Gueït, Yannick Provost, Serge Sollogoub, Daniel Cabagnols, Nicolas Garrigou, Christophe D’Aloisio et du diacre Richard Vaux . De nombreux visiteurs ont également pris part à cette célébration : le père Michel Clémencin, prêtre catholique du diocèse de Lyon et président de l’association la Nouvelle Servagère qui met à disposition du camp la petite maison de Souffle-Bise, des habitants de la ville voisine Malleval en Vercors dont Mr Kempf son ancien maire, nos amis Vitiaz représentés par Natacha Sidorenko, Xenia Stuart-Henderson et Tatiana Ossipoff, ainsi que de nombreux anciens du camp, venus gouter pour quelques heures l’ambiance si particulière de la Servagère.

Le président de l’ACER-MJO Cyrille Sollogoub a bien entendu fait le déplacement depuis Paris avec sa famille. Il en a profité pour remercier au nom de tout le mouvement Alexandre Victoroff pour l’incroyable talent avec lequel il a entreprit la rénovation de la Servagère et particulièrement de son église.

Après l’office de consécration, tout le monde s’est retrouvé sous le tilleul pour un grand apéritif festif. Après le diner, le groupe des animateurs en formation a proposé une pièce de théâtre sur les grandes étapes de la vie de Mère Marie Skobtsoff en s’inspirant des écrits autobiographiques de Mère Marie, de la biographie d’Hélène Arjakovsky Klépinine et d’un poème d’Olivier Clément. Une reprise est prévue au théatre du Chatelet dès la rentrée 2016. 

La liturgie du dimanche a été présidée par Mgr Jean de Charioupolis. Ce dernier, dans son homélie, a exhorté les enfants à avoir une confiance absolue dans le Christ mais aussi à faire un effort pour le recevoir et l’accueillir dans leurs cœurs afin qu’il y reste et qu’il y soit présent pour que leurs vies se renouvellent en Dieu. Il a souhaité que chaque enfant puisse recevoir la grâce de Dieu, grâce de la paix, de la joie. Et qu’en la recevant chacun puisse la communiquer à son entourage.

Puis comme tous les dimanches s’en est suivi une grande journée de fête : danse sur la « polianka », rencontres sportives (foot masculin et basket féminin), apéritif rythmé par les chants tziganes, grand jeu sportif l’après-midi (alla belaia rosa). Il faut noter qu’Alain Fontaine, aidé par ses deux acolytes Maxime Danielou et André Rakovitch, a proposé un buffet de prestige avec un large choix de plats méticuleusement préparés. Nous en avons profité pour chaleureusement remercier Alain qui officie depuis maintenant 30 ans dans la cuisine du camp. C’est en effet en 1986 que le Père Nicolas Rehbinder a découvert dans une obscure cantine d’entreprise à la Défense cet incroyable talent et ce grand cœur qui nous régale les papilles depuis bien longtemps.

Ce week-end s’est terminé en apothéose avec le grand feu de camp le dimanche soir. Chaque groupe s’etait préparé à cette échéance toute la semaine. Les 1er et 2ème groupe étaient en charge de l’animation générale de la soirée. Ils ont proposé entre chaque spectacle une relecture contemporaine et poétique des aventures d’Ulysse. Entre ces scènes mythiques chaque groupe est passé sur scène : Les 7ème et 8ème groupe ont proposé deux chansons mimées : « pirouette cacahuète » et « Debout les gars réveillez-vous ». Les 5ème et 6ème groupe ont revisité la vie quotidienne du camp d’une manière loufoque et déjantée. Les 3ème et 4ème groupe ont situé à la Servagère une intrigante affaire policière, assez loufoque elle aussi. Le camp est toujours une grande source d’inspiration pour nos jeunes campeurs. Enfin, le groupe des ainées a raconté l’histoire de Pinocchio. Ils ont mis en scène une pièce monumentale de 30 minutes revisitant de manière magistrale ce conte.

Difficile de reprendre la vie quotidienne après ce grand week-end de fête. Il faut noter que les enfants ont particulièrement apprécié la présence de Mgr Jean de Charioupolis. Tous ont apprécié sa gentillesse, sa simplicité, sa sagesse et la facilité avec laquelle ils pouvaient l’approcher et le questionner. Chacun a pu également gouter à son talent d’orateur. En partant, Mgr Jean a affirmé qu’il voulait absolument revenir l’année prochaine, le rendez-vous est déjà pris.

Lundi et mardi étaient les deux derniers jours de la quinzaine. Deux jours paisibles, tranquilles. Les uns et les autres ont pu profiter du beau temps et du camp en attendant la grande lessive de la mi-camp. À noter tout de même, les victoires sportives de la droujina. Les enfants ont remporté avec brio les deux matchs de basket féminin et foot masculin. Du côté du terrain de foot les jeunes garçons de 14-17 ans ont proposé un jeu alléchant tourné vers l’attaque. Il est vrai qu’ils possèdent de jeunes joueurs talentueux venus des quatre coins du monde. (de l’Europe au moins) : Nathanael Gérard de Belgique gère la pointe de l’attaque, soutenu par le jeune prodige ukrainien Pavlo Bilotsky. Etienne Arjakovsky qui a été formé dans deux pays (l’Ukraine et la France) a régalé le public par ses dribbles chaloupés. Antoine Kadar qui a la triple nationalité française, allemande et…moujik n’était pas en reste et a distillé quelques passes bien sentis. Il ne faut pas oublier le moujik en chef Valera Makhmoudian, d’origine Yezidi. Qui a su jouer de son physique tout le match. La défense est moins éclectique mais tout aussi efficace, elle est emmenée par Youri Roy de Bordeaux, Antoine Muriaux de Marseille, Georges dit Jora de Nice, sans oublier la tour de contrôle Théo Price de Bruxelles. Le dernier rempart s’appelle Antoine Richard et vient tout droit du centre de formation du PSG, rien que ça. N’oublions pas non plus les "impacts players" dont la rentrée a été bénéfique, j’ai nommé Grégoire Duffal, Yurka Sollo et André Eltcha. Les roukos n’ont rien pu faire, bravo à notre jeunesse.

Bientôt la suite des aventures : le grand chambardement de la quinzaine présentation des nouvelles équipes, premiers jours de la seconde quinzaine...

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